Une école de musique & de chant

Auteur/autrice : Eolides Page 3 of 8

Clara Schumann – Abendfeier in Venedig

Clara Schumann avait l’habitude d’offrir à son mari des cadeaux d’anniversaire particuliers : elle composait généralement des pièces à cette occasion pour le plus grand plaisir de son mari. Abendfeir in Venedig fait partie d’un recueil de trois chœurs composés en 1848 sur des poèmes de Emanuel Geibel (1815 – 1884) pour les 38 ans de Robert Schumann. La pièce fut crée par le chœur que dirigeaient Robert et Clara à Leipzig : les choristes travaillèrent en secret sous la supervision de Clara pour offrir cette belle surprise à Robert, sous forme de sérénade, le matin de ses 38 ans.

Ave Maria ! Meer und Himmel ruhn,
Von allen Türmen hallt der Glocken Ton,
Ave Maria ! Laßt vom ird’schen Tun,
Zur Jungfrau betet, zu der Jungfrau Sohn,Des Himmels Scharen selber knien nun
Mit Lilienstäben vor des Vaters Thron,
Und durch die Rosenwolken wehn die Lieder
Der sel’gen Geister feierlich hernieder.

O heil’ge Andacht, welche jedes Herz
Mit leisen Schauern wunderbar durchdringt !
O heil’ger Glaube, der sich himmelwärts
Auf des Gebetes weißem Fittig schwingt !

In milde Tränen löst sich da der Schmerz,
Indes der Freude Jubel sanfter klingt.
Ave Maria ! Erd’ und Himmel scheinen
Bei diesem Laut sich liebend zu vereinen.

Ave Maria ! Mer et ciel se reposent.
Toutes les cloches résonnent.
Ave Maria ! Abandonnez vos labeurs ici-bas,
Priez la vierge et son fils !Les armées célestes s’agenouillent maintenant
Portant des lys devant le trône du père,
Et à travers les brumes des roses nous parviennent
Les chants solennels des âmes bienheureuses.

Ô recueillement divin qui saisit de son mystère
Chaque cœur avec un doux frisson.
Ô sainte foi, qui sur les ailes blanches de ses prières,
S’élance vers les cieux.

Là la douleur s’épanouit en tendres larmes
Pendant que la joie jubilatoire résonne doucement.
Ave Maria ! Par ce chant il semble
Que terre et ciel s’unissent en amour.

Mozart – Vêpres Solennelles d’un Confesseur

1 – Dixit Dominus

Partition

Dixit Dominus Domino meo : Sede a dextris meis.
Donec ponam inimicos tuos, scabellum pedum tuorum.Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion :
Dominare in medio inimicorum tuorum.

Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum :
Ex utero ante luciferum genui te.

Juravit Dominus, et non poenitebit eum :
Tu es sacerdos in aeternum, secundum ordinem Melchisedech.

Dominus a dextris tuis, confregit in die irae suae reges.

Judicabit in nationibus, implebit ruinas :
Conquassabit capita in terra multorum.

De torrente in via bibet :
Propterea exaltabit caput.

Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
Et in saecula saeculorum. Amen

Parole de Yahvé à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite,
Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds.Ton sceptre de puissance, Yahvé l’étendra depuis Sion :
Domine au milieu de tes ennemis !

A toi le principat au jour de ta naissance, les honneurs sacrés
Dès le sein, dès l’aurore de ta jeunesse.

Yahvé l’a juré, et il ne s’en repentira point :
Tu es prêtre à jamais, selon l’ordre de Melchisédech.

Le Seigneur à ta droite, abat les rois au jour de sa colère.

Il exerce la justice parmi les nations, entassant des cadavres :
Il abat les têtes sur l’immensité de la terre.

Au torrent, il s’abreuve en chemin :
C’est pourquoi il redresse la tête.

Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit
Comme il fut à l’origine, maintenant, et toujours,
Et pour les siècles des siècles. Amen

2 – Confitebor

Partition

Confitebor tibi Domine in toto corde meo :
in consilio justorum, et congregatione.Magna opera Domini :
exquisita in omnes voluntates ejus.

Confessio et magnificentia opus ejus :
et justitia ejus manet in sæculum sæculi.

Memoriam fecit mirabilium suorum,
misericors et miserator et justus :
escam dedit timentibus se.

Memor erit in sæculum testamenti sui :
virtutem operum suorum annuntiabit populo suo.

Ut det illis hereditatem gentium.
Opera manuum ejus veritas et judicium.

Fidelia omnia mandata ejus,
confirmata in sæculum sæculi facta in veritate et æquitate.

Redemptionem misit Dominus populo suo :
mandavit in æternum testamentum suum.

Sanctum et terribile nomen ejus :
initium sapientiæ timor Domini.

Intellectus bonus omnibus facientibus eum :
laudatio ejus manet in sæculum sæculi.

Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
Et in saecula saeculorum.
Amen

Je veux louer Yahvé de tout mon cœur,
dans la réunion des justes et dans l’assemblée.Grandes sont les œuvres de Yahvé,
recherchées pour tous les délices qu’elles procurent.

Son œuvre n’est que splendeur et magnificence,
et Sa justice subsiste à jamais.

Il a laissé un souvenir de ses merveilles ;
miséricordieux, compatissant et juste :
il a donné une nourriture à ceux qui le craignent ;

Il se souvient pour toujours de son alliance :
Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres,

en Lui livrant l’héritage des nations.
Les œuvres de ses mains sont vérité et justice,

tous ses commandements sont immuables,
affermis pour l’éternité, faits selon la vérité et la droiture.

Il a envoyé la délivrance à son peuple,
Il a établi pour toujours son alliance ;

Son nom est saint et redoutable :
La crainte de Yahvé est le commencement de la sagesse ;

ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi.
Sa louange demeure à jamais.

Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit
Comme il fut à l’origine, maintenant, et toujours,
Et pour les siècles des siècles
Amen

3 – Beatus vir

Partition

Beatus vir qui timet Dominum,
In mandatis ejus volet nimis.Potens in terra erit semen ejus,
Generatio rectorum benedicetur.

Gloria et divitiae in domo ejus,
Et justitia ejus manet
In saeculum saeculi.

Exortum est in tenebris lumen rectis,
Misericors et miserator et justus.

Jucundus homo,
Qui miseretur et commodat,
Disponet sermones suos in judicio.

Quia in aeternum non commovebitur.
In memoria aeterna erit justus,

Ab auditione mala non timebit.
Paratum cor ejus sperare in Domino.

Confirmatum est cor ejus ;
Non commovebitur
Donec despiciat inimicos suos.

Dispersit, dedit pauperibus,
Justitia ejus manet
In saeculum saeculi.
Cornu ejus exaltabitur in gloria.

Peccator videbit et irascetur,
Dentibus suis fremet et tabescet ;
Desiderium peccatorum peribit.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper.
Et in saecula saeculorum.
Amen.

Heureux l’homme qui craint l’Éternel,
Qui trouve un grand plaisir à ses commandements.Sa postérité sera puissante sur la terre,
La génération des hommes droits sera bénie.

Il a dans sa maison bien-être et richesse,
Et sa justice subsiste
Pour les siècles des siècles.

La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits,
Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste.

Heureux l’homme
Qui exerce la miséricorde et qui prête.
Qui règle ses actions d’après la justice.

Car il ne chancelle jamais ;
La mémoire du juste dure toujours.

Il ne craint point les mauvaises nouvelles ;
Son cœur est ferme, confiant en l’Éternel.

Son cœur est affermi ;
Il n’a point de crainte,
Jusqu’à ce qu’il mette son plaisir à regarder ses adversaires.

Il fait des largesses, il donne aux indigents ;
Sa justice subsiste
Pour les siècles des siècles ;
Sa tête s’élève avec gloire,

le méchant le voit et s’irrite,
Il grince les dents et se consume ;
Les désirs des méchants périssent.

Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit
Comme il fut à l’origine, maintenant, et toujours,
Et pour les siècles des siècles
Amen

4 – Laudate, pueri

Partition

Laudate, pueri, Dominum ;
Laudate nomen Domini.
Sit nomen Domini benedictum
Ex hoc nunc et usque in sæculum.
A solis ortu usque ad occasum
Laudabile nomen Domini.Excelsus super omnes gentes Dominus,
Et super cælos gloria ejus.
Quis sicut Dominus Deus noster,
Qui in altis habitat,
Et humilia respicit in cælo et in terra ?

Suscitans a terra inopem,
Et de stercore erigens pauperem :
Ut collocet eum cum principibus,
Cum principibus populi sui.
Qui habitare facit sterilem in domo,
Matrem filiorum lætantem.

Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
Et in saecula saeculorum.
Amen

Louez, Serviteurs du Seigneur,
Louez le nom du Seigneur.
Que le nom du Seigneur soit béni
Dès maintenant et pour toujours !
Du soleil levant au soleil couchant,
Loué soit le nom du Seigneur !Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations,
Et sa gloire est au-dessus des cieux.
Qui ressemble au Seigneur notre Dieu,
Il siège dans les hauteurs,
Et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre.

Il relève le faible de la poussière,
Il tire le pauvre du tas d’ordures,
Pour les faire asseoir avec les princes,
Avec les princes de son peuple.
Il installe au foyer la femme stérile,
En joyeuse mère de famille.

Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit
Comme il fut à l’origine, maintenant, et toujours,
Et pour les siècles des siècles
Amen

5 – Laudate Dominum

Partition

Le célébrissime Laudate Dominum atteint un sommet d’intensité expressive caractéristique du génie mozartien en mêlant la pureté angélique de la mélodie, chantée par la soprano solo, et l’expression de la ferveur populaire exprimée par le chœur reprenant cette sublime mélodie.

Laudate Dominum omnes gentes :
Laudate eum omnes populi.
Quoniam confirmata est super nos misericordia ejus :
Et veritas Domini manet in aeternum.Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc, et semper,
Et in saecula saeculorum.
Amen
Louez le Seigneur, hommes de toutes les nations
Louez-le, tous les peuples
Car sa miséricorde nous est accordée :
Et la vérité du Seigneur subsiste à jamais.Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit
Comme il fut à l’origine, maintenant, et toujours,
Et pour les siècles des siècles
Amen

6 – Magnificat

Partition

Magnificat anima mea Dominum.
Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo.
Quia respexit humilitatem ancillae suae :
Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.
Quia fecit mihi magna qui potens est,
Et sanctum nomen eius.
Et misericordia eius a progenie in progenies
Timentibus eum.
Fecit potentiam in brachio suo :
Dispersit superbos mente cordis sui.
Deposuit potentes de sede,
Et exaltavit humiles.
Esurientes implevit bonis
Et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum,
Recordatus misericordiae suae.
Sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini eius in saecula.Gloria patri, gloria filio et spiritui sancto,
Sicut erat in principio et nunc et semper,
Et in saecula saeculorum, Amen.
Mon âme exalte le Seigneur.
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante :
Désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles,
Saint est son nom.
Son amour s’étend d’âge en âge
Sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras :
Il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trône,
Il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés
Renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël, son serviteur,
Il se souvient de son amour.
De la promesse faite à nos pères,
En faveur d’Abraham et de sa race à jamais.Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit
Comme il était au commencement, maintenant et toujours,
Et dans tous les siècles des siècles, Amen.

Georgia on My Mind

Georgia on My Mind n’est devenu un succès mondial qu’après l’enregistrement en 1960 du disque de Ray Charles “The Genius Hits The Road”. Le 7 mars 1960, Ray Charles chante cette chanson devant l’Assemblée de Géorgie en signe réconciliation suite aux problèmes de droits individuels et événements interraciaux.

Peu après cette interprétation, l’état de Géorgie l’adopte comme hymne officiel.

Elle a été interprétée par de nombreux artistes : James Brown, Louis Armstrong, Billie Holiday, Fats Waller, Willie Nelson, et aussi … Django Reinhardt en 1936 !

Dans Back in the USSR, les Beatles y font un clin d’oeil …Georgia’s always in my mind à propos de la Géorgie … soviétique.

Les paroles peuvent se lire aussi bien en référence à l’État de Géorgie qu’à une femme du nom de Georgia.

Nous interprétons cette chansons dans un arrangement pour 3 voix (sopranos, altos et voix d’hommes) de Benjamin Fau.

Georgia, Georgia, the whole day through
Just an old sweet song keeps Georgia on my mind.

Georgia, Georgia, a song of you
Comes as sweet and clear as moonlight through the pines.
Other arms reach out to me
Other eyes smile tenderly
Still in peaceful dreams I see
The road leads back to you.

Georgia, Georgia, no peace I find
Just an old sweet song keeps Georgia on my mind.

Géorgie, Géorgie, toute la journée
Et j’ai juste une douce et vieille chanson qui ancre la Géorgie dans mon esprit

Géorgie, Géorgie, une chanson de toi
Qui apparaît aussi clairement et doucement qu’un rayon de lune à travers les sapins

D’autres bras se sont tendus vers moi
D’autres yeux m’ont souris tendrement
Toujours dans de paisibles rêves je vois,
La route qui me ramène vers toi.

Géorgie, douce Géorgie, je n’ai pas trouvé la paix
Et j’ai juste une douce et vieille chanson qui ancre la Géorgie dans mon esprit

Fauré – Ave verum

Cet Ave Verum de Fauré (Op.65, n°1) a été publié en 1894 avec un Tantum ergo. Il fut composé à l’origine pour les services religieux de l’église de la Madeleine, où travaillait Fauré en tant que Maître de Chapelle. Il avait la charge de diriger la Maitrise d’enfant et de composer régulierement de petites pièces religieuses tout au long de l’année.

Lors de sa publication, cette œuvre a été présentée comme un « Duo ou chœur pour deux voix de femmes ou duo pour ténor et baryton » avec accompagnement d’orgue.

Partition

Ave verum corpus,
natum de Maria Virgine,
Vere passum, immolatum
in cruce pro homine,
Cujus latus perforatum
vero fluxit cum sanguine ;
Esto nobis praegustatum,
mortis in examine.
O pie, O dulcis Jesu,
Fili Mariae.
Tu nobis miserere.
Amen.
Salut Vrai corps
Né de la Vierge Marie
Ayant vraiment souffert et qui fut immolé
Sur la croix pour l’homme
Toi dont le côté transpercé
Laissa couler l’eau et le sang
Sois pour nous un réconfort
Dans l’heure de la mort.

O doux Jésus, O bon Jésus
O Jésus fils de Marie
Aie pitié de moi.
Amen

Mendelssohn – Sechs Lieder im Freien zu singen Op.41

Mendelssohn a composé de très nombreuses œuvres pour chœur, tant dans le domaine de la musique sacrée (oratorio, motets) que dans celui des chansons a capella sur les poèmes qu’il affectionnait. C’est bien souvent le thème très romantique de la nature et de son adéquation avec les passions humaines qui est évoqué.

Partition des 6 Lieder

Im Walde (Platen)

Ici, Mendelssohn utilise la forme populaire de la chanson en servant de la même musique sur les trois strophes que comporte le poème de August Graf von Platen (1796 – 1835)

Ihr Vögel in den Zweigen schwank,
Wie seid ihr froh und frisch und frank,
Und trillert Morgenchöre.
Ich fühle mich im Herzen krank,
Wenn ich’s von unten höre.

Ein Stündchen schleich’ich bloss heraus
In euer lustig Sommerhaus,
Und muss mich dess beklagen.
Ihr lebet stets in Saus und Braus,
Seht’s nachten hier und tagen.

Ihr sucht der Bäume grünes Dach,
Der Wiese Schmelz, den Kieselbach,
Ihr flieht vor Stadt und Mauer,
Und lasst die Menschen seufzen, ach !
In ihrem Vogelbauer.

Vous, les oiseaux dans les branches flexibles,
comme vous êtes gais et entraînants et francs,
et gazouillez des choeurs matinaux.
Je me sens malade au fond du coeur,
Quand je les entends d’en bas.

Pour une petite heure seulement je m’échappe au-dehors,
dans votre joyeuse maison d’été,
et je dois m’en lamenter ;
vous vivez toujours dans l’insouciance et le plaisir,
que ce soit la nuit ou le jour.

Vous recherchez le toit vert des arbres,
l’émail des prés, le ruisseau plein de galets,
vous fuyez ville et muraille,
et laissez les hommes soupirer : Ah !
dans leurs cages à oiseaux.

Drei Volkslieder (Heine)

a) Entflieh’ mit mir

Entflieh mit mir und sei mein Weib,
Und ruh’ an meinem Herzen aus ;
In weiter Ferne sei mein Herz
Dir Vaterland und Vaterhaus.

Und fliehst du nicht, so sterb’ ich hier
Und du bist einsam und allein ;
Und bleibst du auch im Vaterhaus,
Wirst doch wie in der Fremde sein.

Fuis avec moi et sois ma femme,
Et repose sur mon coeur.
Dans le lointain, que mon coeur soit
pour toi patrie et maison paternelle.

Si tu ne fuis pas, je mourrai ici,
et tu seras seule et abandonnée,
et même si tu restes dans la maison paternelle,
tu y seras comme au loin.

b) Es fiel ein Reif

Es fiel ein Reif in der Frühlingsnacht,
Er fiel auf die bunten Blaublümelein :
Sie sind verwelket, verdorret.

Ein Jüngling hatte ein Mädchen lieb ;
Sie flohen heimlich von Hause fort,
Es wußt’ weder Vater noch Mutter.

Sie sind gewandert hin und her,
Sie haben gehabt weder Glück noch Stern,
Sie sind gestorben, verdorben.

Une gelée blanche s’est déposée dans la nuit de printemps,
elle est tombée sur les chatoyantes petites fleurs bleues,
elles sont fanées, desséchées.

Un jeune homme aimait une jeune fille,
ils ont fui en secret de chez eux,
ne le savaient ni père ni mère.

Ils ont marché par ici et par là,
ils n’ont eu ni chance ni bonne étoile,
ils sont morts, perdus.

c) Auf ihrem Grab

Auf ihrem Grab, da steht eine Linde,
Drin pfeifen die Vögel und Abendwinde,
Und drunter sitzt, auf dem grünen Platz,
Der Müllersknecht mit seinem Schatz.

Die Winde weh’n so still und so schaurig,
Die Vögel singen so süß und so traurig :
Die schwatzenden Buhlen, sie werden stumm,
Sie weinen und wissen selbst nicht warum.

Sur leur tombe, il y a un tilleul,
dedans sifflent les oiseaux et les vents du soir,
et en-dessous est assis, sur la verdure,
le compagnon meunier avec sa bien-aimée.

Les vents soufflent si doucement et de façon si inquiétante,
les oiseaux chantent si joliment et si tristement,
les amants bavards, ils se taisent,
ils pleurent, et ne savent eux-mêmes pas pourquoi.

Mailied (Hölty)

Der Schnee zerrinnt,
Der Mai beginnt,
Und Blüten keimen
Auf Gartenbäumen,
Und Vogelschall
Tönt überall.

Pflückt einen Kranz
Und haltet Tanz
Auf grünen Auen,
Ihr schönen Frauen,
Wo grüne Mai’n
Uns Kühlung streu’n !

Wer weiß, wie bald
Die Glocke schallt,
Da wir des Maien
Uns nicht mehr freuen !
Wer weiß, wie bald
Die Glocke schallt !

Drum werdet froh,
Gott will es so !
Der uns dies Leben
Zur Lust gegeben !
Genießt der Zeit,
Die Gott verleiht.

Le mois de mai commence,
la neige fond et s’écoule,
et des fleurs éclosent
sur les arbres des jardins
et le chant des oiseaux
résonne partout.

Cueillez des fleurs et tressez une couronne,
et faites une danse
sur les vertes prairies,
Vous, les belles dames !
lorsque le jeune mai
nous rafraîchit.

Qui sait quand, bientôt,
le glas sonneras,
quand nous de mai
ne jouirons plus !
Qui sait quand, bientôt,
le glas sonneras !

Donc, soyez joyeux !
Dieu le veut,
lui qui cette vie,
pour que nous en jouissions, nous a donnée.
Jouissez du temps
que Dieu accorde !

Auf dem See (Goethe)

Und frische Nahrung, neues Blut
Saug ich aus freier Welt :
Wie ist Natur so hold und gut,
Die mich am Busen hält !

Die Welle wieget unsern Kahn
Im Rudertakt hinauf,
Und Berge, wolkig himmelan,
Begegnen unserm Lauf.

Aug, mein Aug, was sinkst du nieder ?
Goldne Träume, kommt ihr wieder ?
Weg, du Traum ! so gold du bist :
Hier auch Lieb und Leben ist.

Et une fraîche nourriture, un sang nouveau
j’aspire du monde où je suis libre :
Comme Nature est douce et bonne,
elle qui me tient sur son sein !

La vague berce notre barque,
au rythme des rames, en la soulevant,
et des montagnes, couvertes de nuages en montant vers le ciel,
rencontrent notre course.

Oeil, mon oeil, pourquoi te baisses-tu ?
Rêves dorés, revenez-vous ?
Va-t-en, rêve, si doré que tu sois :
ici aussi sont l’amour et la vie.

Gounod – Messe brève n°7 aux chapelles

Partition complète

N°1 Kyrie

Kyrie eleison
Christe eleison
Kyrie eleison
Seigneur prend pitié
Christ prend pitié
Seigneur prend pitié

N°2 Gloria

Gloria in excelsis Deo,
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te, benedicimus te,
Adoramus te, glorificamus te.
Gratias agimus tibi
Propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, rex coelestis, Deus pater omnipotens.
Domine fili unigenite Jesu Christe Domine Deus.
Agnus Dei filius patris.
Qui tollis peccata mundi,
miserere nobis,
Qui tollis peccata mundi.
Suscipe deprecationem nostram,
qui sedes ad dexteram patris,
miserere nobis.
Quoniam tu solus Sanctus.
Tu solus Dominus.
Tu solus Altissimus,
Jesu Christe.
Cum Sancto Spiritu in gloria Dei patris,
amen.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux
Et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté
Nous te louons, nous te bénissons,
Nous t’adorons, nous te glorifions.
Nous te rendons grâce
Pour ton immense gloire.
Seigneur Dieu, roi du ciel, Dieu le Père tout puissant.
Seigneur, fils unique, Jésus-Christ
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le fils du Père
Toi qui enlèves le péché du monde,
prend pitié de nous.
Toi qui enlèves le péché du monde,
reçois notre prière.
Toi qui es assis à la droite du Père,
prend pitié de nous.
Car toi seul es saint,
toi seul es seigneur,
toi seul es le très-haut,
Jésus-Christ,
Avec le Saint-Esprit, dans la gloire de Dieu le Père,
Amen.

N°3 Sanctus

Sanctus, Sanctus, Sanctus,
Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt coeli et terra gloria tua.
Hosanna in excelsis.
Saint, saint, saint le Seigneur
Dieu de l’Univers !
Le ciel et la terre sont remplis de ta Gloire
Hosanna au plus haut des cieux !

N°4 O salutaris

O salutaris hostia,
quae coeli pandis ostium :
Bella premunt hostilia,
da robur, fer auxilium
O, martyre qui nous as sauvés
Et nous ouvres l’entrée du ciel :
Contre l’ennemi qui nous presse,
Rends-nous forts, porte-nous secours.

N°5 Agnus Dei

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi,
dona nobis pacem.
Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde,
prends pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde,
prends pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde,
donne-nous la paix

 

Mozart – 6 Nocturnes

Le Nocturne

En musique, un nocturne est une forme musicale qui a beaucoup évolué au cours du temps. Au XVIIe siècle, ce mot désignait une suite de pièces de divertissement pour petit ensemble instrumental, exécutée le plus souvent de nuit et en plein air. Tandis qu’au XIXème siècle, le nocturne a connu ses plus belles et célèbres incarnations au travers du génie de Chopin qui en a écrit 21 pour piano.

Histoire de l’œuvre

Lorsqu’il était à Vienne, durant la période 1787 – 1788, Mozart fréquentait très régulièrement les salons de la famille Jacquin. Le baron Joseph Nikolaus von Jacquin (1727 – 1817), célèbre professeur de botanique et de chimie de l’Université de Vienne et franc-maçon (comme une bonne partie de l’élite viennoise de l’époque), aimait recevoir les cercles scientifiques, artistiques et intellectuels de la capitale. Pour ces soirées du mercredi chez les Jacquin, Mozart écrivit, pour le plaisir, un certain nombre de pièces vocales et instrumentales, dont les six nocturnes pour trois voix et clarinettes. Une profonde amitié se développa entre Mozart et tous les membres de cette famille dont les deux plus jeunes enfants, Gottfried et Franziska, comptèrent parmi ses meilleurs élèves. Un certain nombre d’experts voient d’ailleurs en Gottfried le compositeur des parties vocales de ces nocturnes. En effet, ils ont été publiés sous le nom de Gottfried von Jacquin en 1803…
Mozart n’ayant jamais, lui-même, envisagé la publication de ces Nocturnes, rassembler ces trios épars pour donner une cohérence à leur ordonnance n’est pas chose facile. Stellan Mörner suggère, pour sa part, dans le Dictionnaire de Mozart publié sous la direction de H.C. Robbins Landon, “une succession faisant alterner la vivacité d’esprit, la finesse du sentiment amoureux et le caractère enjoué du compositeur.”

Les poèmes italiens

Quatre de ces chansons sont composés sur des vers de Pietro Metastasio (1698 – 1782), le librettiste le plus respecté du XVIIIe siècle. Metastasio, qui était né à Rome, vivait à Vienne depuis 1730 en tant que poète à la cour et écrivit de nombreux libretti basés sur des thèmes classiques. Les textes de Metastasio utilisés par Mozart pour les nocturnes furent les K436 Ecco quel fiero istante (de Canzonette), K437 Mi lagnero tacendo (de l’opéra Siroe), K438 Se lontan, ben mio, tu sei (de son Strofe per musica – Strophes pour la musique) et K549 Piu non si trovano (de l’opéra Olimpiade). Il est tout à fait possible que les deux autres textes soient également de Metastasio (K439 Due pupille amabile et K346 Luci care, luci belle), mais les spécialistes restent sceptiques quand au véritable auteur de ceux-ci.

Arrangement instrumental de la partition

L’arrangement de ces courts morceaux est inhabituel dans le sens où KV467 et KV438 ont leurs deux sopranos et basses accompagnés par deux clarinettes et un cor de basset, tandis que les autres nocturnes utilisent trois cors de basset (sorte de clarinette alto, et donc plus grave que la clarinette habituelle). Le cor de basset a été inventé vers 1765 et dispose d’une large étendue de quatre octaves. Mozart utilisa cet instrument dans un certain nombre d’œuvres il et fut réhabilité par Richard Strauss dans ses opéras Électre (1909) et Daphnée (1938).

Suggestions d’enregistrements

Les six nocturnes font bien sûr partie de l’intégrale Mozart( Vol. 3 CD16, plages 3 à 8) et qui plus est dans une belle interprétation.

Due pupille amabili (KV 439)

Partition

Due pupille amabili
M’han piegeto il core
E se pieta non chiedo
A quelle luci belle
Per quelle, si per quelle
Io moriro d’amore.
Deux adorables yeux,
Ont fait céder mon coeur
Et si je ne demande pas grâce
A ces belles flammes,
Par elles, oui par elles,
Je mourrai d’amour.

Cette partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Se lontan ben mio (KV 438)

Partition

Bien que Mozart n’ai que rarement fait des emprunts intentionnels à ses propres oeuvres, il y a néanmoins une ressemblance entre le choeur « Secondate aurete amiche » du 2ème acte de « Cosi fan tutte » et « Se lontan, ben mio tu sei »

Se lontan ben mio tu sei
Son eterni i di per me !
Son momenti i giorni miei
Idol mio, vicino a te.
Si tu es loin de moi, ma bien aimée
les jours me sont une éternité !
Tandis que ce ne sont que de brefs instants
les jours passés auprès de toi, mon idole.

La partition a été écrite avec un accompagnement de deux clarinettes en Sib et d’un cor de basset en Fa.

Ecco quel fiero istante (KV 436)

Partition

« Ecco quel fiero istante » est un poème plus souvent connu sous le nom de « La Partenza » (la séparation) et fait partie d’un cycle de textes de Metastasio dédiés à la ville de Nice.

Ecco quel fiero istante,
Nice, mia Nice, addio,
Come vivró, ben mio,
Così lontan da te ?

Io vivrò sempre in pene,
Io non avrò più bene
E tu, chi sa se mai
Ti soverrai di me !

Voilà cet instant cruel,
Nice, ma belle Nice, adieu,
Comment vivrais-je, ma bien-aimée
Ainsi, loin de toi ?

Je vivrai toujours dans la peine,
Je n’aurai plus de biens
Et toi, qui sait si jamais
Tu ne te souviendras de moi ?

La partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Mi lagneró tacendo (KV 437)

Partition

« Mi lagnero tacendo » est l’oeuvre la plus developpée des six nocturnes. C’est une oeuvre qui laisse échapper une certaine tristesse mais qui est toujours tempérée par la sérénité de la mélodie.

Mi lagnerò tacendo
Della mia sorte avara
Ma ch’io non t’ami, o cara
Non lo sperar da me !

Crudele, in che t’offendo,
Se resta aquesto petto
Il misero diletto,
Di sospirar per te ?

Je me lamente en silence
De mon sort mesquin
Mais que je ne t’aime pas, ô ma chère
Ne l’éspère pas de moi.

Cruelle, en quoi t’ai-je offensée,
S’il ne reste dans ce miserable coeur
Que la triste consolation
De soupirer pour toi ?

Cette partition a été écrite avec un accompagnement de 2 clarinettes en La et un Cor de basset en Sol.

Luci care (KV 346)

Partition

En se référant aux yeux de sa dulcinée par le mot « luci », le poète (qui est anonyme) utilise une allégorie traditionnelle de la poésie confondant les yeux, la lumière et l’amour.

Luci care, luci belle
Cari lumi amate stelle
Date calma a questo core.

Se per voi sospiro e moro
Idol mio, mio bel tesoro
Forza e solo del Dio d’amore.

Yeux adorés, beaux yeux,
Chers yeux, étoiles adorées,
Donnez le repos à ce coeur.

Si pour vous je soupire et je meurs,
Ô mon idole, mon beau trésor,
Ce n’est que grâce à la force du dieu d’amour.

Partition écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Più non si trovano (KV 549)

Partition

La composition de “Piu non si trovano” (16 juillet 1788) fut intercalée entre celles de ses symphonies “Prague” et “Jupiter”. Mozart fut naturellement démoralisé quand le public viennois de l’époque n’apprécia pas son Don Giovanni.

Più non si trovano
Fra mille amanti
Sol due bell’anime,
Che sian costanti,
E tutti parlano de fedeltà !

E il reo costume
Tanto s’avanza
Che la costanza
Di chi ben ama
Ormai si chiama semplicità.

On ne trouve plus,
Parmi mille amantes
Même deux belles âmes,
Qui soient fidèles
Et toutes parlent de fidélité !

Et l’usage coupable
Qui a cours maintenant
Est que la fidélité,
De celui qui sait bien aimer,
A présent s’appelle, naïveté.

La partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Gounod – Salve Regina

Partition

Salve Regina, mater misericordiae,
Vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
In hac lacrimarum valle.
Eia ergo advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exilium ostende.
O Clemens ! O Pia ! O dulcis Virgo Maria.
Salut, Reine, mère de miséricorde ;
notre vie, notre douceur et notre espérance, salut.
Vers toi nous crions, nous les enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Alors, toi qui es notre avocate,
tourne vers nous tes yeux pleins de miséricorde.
Et après cet exil, montre-nous
Jésus, le fruit béni de ton sein,
Ô clémente, bienveillante et douce Vierge Marie.

Dadme albricias hijos d’Eva !

Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un choeur anonyme qui fait partie d’un livre intitulé Cancionero del Duque de Calabria ou Cancionero de Venecia. Publié à Venise en 1556, il s’agit d’une collection de 70 oeuvres incluant essentiellement des villancicos espagnols de la Renaissance (écrits pour 2, 3, 4 ou 5 voix) dont la plupart sont anonymes. Dans la mesure où l’unique exemplaire de cette édition fut retrouvé en 1907 à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, il porte désormais le nom de Cancionero de Uppsala.

Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un villancios à 4 voix festif célébrant la nativité et porte le n°43 du recueil.

Villancico se traduit généralement par « chant de Noël », mais il serait plus exact de parler d’une composition poétique de caractère populaire. Au XVIème siècle, les Maîtres de chapelle sont chargés d’en écrire pour approcher le peuple des mystères de la foi catholique.

Les caractéristiques du « villancico » évoluent à travers les siècles. On part en général d’un refrain de 3 vers, une strophe de 4 vers, un ou 2 vers de liaison et on répète les derniers vers du refrain.

Partition

Dadme albricias, hijos d’Eva !
– ¿Di de qué dartelas han ?
Que es nascido el nuevo Adan.
– ¡Ohy de Dios y que nueva !Dadmelas y haved placer
Pues esta noche es nascido,
El Mexias prometido,
Dios y hombre, de mujer.

Y su nascer no relieva
Del pecado y de su afan,
Pues nasçio el nuevo Adan.
¡Ohy de Dios, y que nueva !

Donnez-moi des étrennes, enfants d’Eve !
Pourquoi donc faudrait-il t’en donner ?
Car il est né le nouvel Adam
Oh, fils de Dieu, quelle nouvelle !Donnez-m’en et soyez heureux
Car cette nuit est né
Le Messie qui nous était promis
Dieu et homme né d’une femme

Sa naissance nous relève
du péché et de ses tourments
Car il est né le nouvel Adam
Oh, fils de Dieu, quelle nouvelle !

Fauré – Cantique de Jean Racine

Le Cantique de Jean Racine est une œuvre pour chœur mixte à 4 voix et orgue (il existe deux orchestrations datées de 1875 et de 1901). Cette oeuvre est une vraie réussite pour un jeune compositeur âgé de seulement 19 ans. Encore élève à l’Ecole de musique religieuse Niedermeyer, la composition de ce Cantique lui a valu un premier prix de composition qui couronna ses 10 années d’études.

On trouve une grande sincérité dans cette partition de jeunesse qui est sa première œuvre de musique religieuse, et qui ne fut précédée que de quelques romances et autres petites pièces pour piano. Les écrits de Fauré nous prouvent que ce sont bien les textes choisis, latins ou français, qui inspiraient en premier lieu sa musique religieuse. Ici, Fauré a parfaitement su capter l’atmosphère du poème de Jean Racine dans une ferveur toute contenue.

Partition

Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit, nous rompons le silence,
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux !

Répands sur nous le feu de Ta grâce puissante,
Que tout l’enfer fuie au son de Ta voix,
Dissipe le sommeil d’une âme languissante,
Qui la conduit à l’oubli de Tes lois !

Ô Christ sois favorable à ce peuple fidèle
Pour Te bénir maintenant rassemblé,
Reçois les chants qu’il offre, à Ta gloire immortelle,
Et de Tes dons qu’il retourne comblé !

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