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Mozart – 6 Nocturnes

Le Nocturne

En musique, un nocturne est une forme musicale qui a beaucoup évolué au cours du temps. Au XVIIe siècle, ce mot désignait une suite de pièces de divertissement pour petit ensemble instrumental, exécutée le plus souvent de nuit et en plein air. Tandis qu’au XIXème siècle, le nocturne a connu ses plus belles et célèbres incarnations au travers du génie de Chopin qui en a écrit 21 pour piano.

Histoire de l’œuvre

Lorsqu’il était à Vienne, durant la période 1787 – 1788, Mozart fréquentait très régulièrement les salons de la famille Jacquin. Le baron Joseph Nikolaus von Jacquin (1727 – 1817), célèbre professeur de botanique et de chimie de l’Université de Vienne et franc-maçon (comme une bonne partie de l’élite viennoise de l’époque), aimait recevoir les cercles scientifiques, artistiques et intellectuels de la capitale. Pour ces soirées du mercredi chez les Jacquin, Mozart écrivit, pour le plaisir, un certain nombre de pièces vocales et instrumentales, dont les six nocturnes pour trois voix et clarinettes. Une profonde amitié se développa entre Mozart et tous les membres de cette famille dont les deux plus jeunes enfants, Gottfried et Franziska, comptèrent parmi ses meilleurs élèves. Un certain nombre d’experts voient d’ailleurs en Gottfried le compositeur des parties vocales de ces nocturnes. En effet, ils ont été publiés sous le nom de Gottfried von Jacquin en 1803…
Mozart n’ayant jamais, lui-même, envisagé la publication de ces Nocturnes, rassembler ces trios épars pour donner une cohérence à leur ordonnance n’est pas chose facile. Stellan Mörner suggère, pour sa part, dans le Dictionnaire de Mozart publié sous la direction de H.C. Robbins Landon, “une succession faisant alterner la vivacité d’esprit, la finesse du sentiment amoureux et le caractère enjoué du compositeur.”

Les poèmes italiens

Quatre de ces chansons sont composés sur des vers de Pietro Metastasio (1698 – 1782), le librettiste le plus respecté du XVIIIe siècle. Metastasio, qui était né à Rome, vivait à Vienne depuis 1730 en tant que poète à la cour et écrivit de nombreux libretti basés sur des thèmes classiques. Les textes de Metastasio utilisés par Mozart pour les nocturnes furent les K436 Ecco quel fiero istante (de Canzonette), K437 Mi lagnero tacendo (de l’opéra Siroe), K438 Se lontan, ben mio, tu sei (de son Strofe per musica – Strophes pour la musique) et K549 Piu non si trovano (de l’opéra Olimpiade). Il est tout à fait possible que les deux autres textes soient également de Metastasio (K439 Due pupille amabile et K346 Luci care, luci belle), mais les spécialistes restent sceptiques quand au véritable auteur de ceux-ci.

Arrangement instrumental de la partition

L’arrangement de ces courts morceaux est inhabituel dans le sens où KV467 et KV438 ont leurs deux sopranos et basses accompagnés par deux clarinettes et un cor de basset, tandis que les autres nocturnes utilisent trois cors de basset (sorte de clarinette alto, et donc plus grave que la clarinette habituelle). Le cor de basset a été inventé vers 1765 et dispose d’une large étendue de quatre octaves. Mozart utilisa cet instrument dans un certain nombre d’œuvres il et fut réhabilité par Richard Strauss dans ses opéras Électre (1909) et Daphnée (1938).

Suggestions d’enregistrements

Les six nocturnes font bien sûr partie de l’intégrale Mozart( Vol. 3 CD16, plages 3 à 8) et qui plus est dans une belle interprétation.

Due pupille amabili (KV 439)

Partition

Due pupille amabili
M’han piegeto il core
E se pieta non chiedo
A quelle luci belle
Per quelle, si per quelle
Io moriro d’amore.
Deux adorables yeux,
Ont fait céder mon coeur
Et si je ne demande pas grâce
A ces belles flammes,
Par elles, oui par elles,
Je mourrai d’amour.

Cette partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Se lontan ben mio (KV 438)

Partition

Bien que Mozart n’ai que rarement fait des emprunts intentionnels à ses propres oeuvres, il y a néanmoins une ressemblance entre le choeur « Secondate aurete amiche » du 2ème acte de « Cosi fan tutte » et « Se lontan, ben mio tu sei »

Se lontan ben mio tu sei
Son eterni i di per me !
Son momenti i giorni miei
Idol mio, vicino a te.
Si tu es loin de moi, ma bien aimée
les jours me sont une éternité !
Tandis que ce ne sont que de brefs instants
les jours passés auprès de toi, mon idole.

La partition a été écrite avec un accompagnement de deux clarinettes en Sib et d’un cor de basset en Fa.

Ecco quel fiero istante (KV 436)

Partition

« Ecco quel fiero istante » est un poème plus souvent connu sous le nom de « La Partenza » (la séparation) et fait partie d’un cycle de textes de Metastasio dédiés à la ville de Nice.

Ecco quel fiero istante,
Nice, mia Nice, addio,
Come vivró, ben mio,
Così lontan da te ?

Io vivrò sempre in pene,
Io non avrò più bene
E tu, chi sa se mai
Ti soverrai di me !

Voilà cet instant cruel,
Nice, ma belle Nice, adieu,
Comment vivrais-je, ma bien-aimée
Ainsi, loin de toi ?

Je vivrai toujours dans la peine,
Je n’aurai plus de biens
Et toi, qui sait si jamais
Tu ne te souviendras de moi ?

La partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Mi lagneró tacendo (KV 437)

Partition

« Mi lagnero tacendo » est l’oeuvre la plus developpée des six nocturnes. C’est une oeuvre qui laisse échapper une certaine tristesse mais qui est toujours tempérée par la sérénité de la mélodie.

Mi lagnerò tacendo
Della mia sorte avara
Ma ch’io non t’ami, o cara
Non lo sperar da me !

Crudele, in che t’offendo,
Se resta aquesto petto
Il misero diletto,
Di sospirar per te ?

Je me lamente en silence
De mon sort mesquin
Mais que je ne t’aime pas, ô ma chère
Ne l’éspère pas de moi.

Cruelle, en quoi t’ai-je offensée,
S’il ne reste dans ce miserable coeur
Que la triste consolation
De soupirer pour toi ?

Cette partition a été écrite avec un accompagnement de 2 clarinettes en La et un Cor de basset en Sol.

Luci care (KV 346)

Partition

En se référant aux yeux de sa dulcinée par le mot « luci », le poète (qui est anonyme) utilise une allégorie traditionnelle de la poésie confondant les yeux, la lumière et l’amour.

Luci care, luci belle
Cari lumi amate stelle
Date calma a questo core.

Se per voi sospiro e moro
Idol mio, mio bel tesoro
Forza e solo del Dio d’amore.

Yeux adorés, beaux yeux,
Chers yeux, étoiles adorées,
Donnez le repos à ce coeur.

Si pour vous je soupire et je meurs,
Ô mon idole, mon beau trésor,
Ce n’est que grâce à la force du dieu d’amour.

Partition écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Più non si trovano (KV 549)

Partition

La composition de “Piu non si trovano” (16 juillet 1788) fut intercalée entre celles de ses symphonies “Prague” et “Jupiter”. Mozart fut naturellement démoralisé quand le public viennois de l’époque n’apprécia pas son Don Giovanni.

Più non si trovano
Fra mille amanti
Sol due bell’anime,
Che sian costanti,
E tutti parlano de fedeltà !

E il reo costume
Tanto s’avanza
Che la costanza
Di chi ben ama
Ormai si chiama semplicità.

On ne trouve plus,
Parmi mille amantes
Même deux belles âmes,
Qui soient fidèles
Et toutes parlent de fidélité !

Et l’usage coupable
Qui a cours maintenant
Est que la fidélité,
De celui qui sait bien aimer,
A présent s’appelle, naïveté.

La partition a été écrite avec un accompagnement de 3 cors de basset en Fa.

Gounod – Salve Regina

Partition

Salve Regina, mater misericordiae,
Vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
In hac lacrimarum valle.
Eia ergo advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exilium ostende.
O Clemens ! O Pia ! O dulcis Virgo Maria.
Salut, Reine, mère de miséricorde ;
notre vie, notre douceur et notre espérance, salut.
Vers toi nous crions, nous les enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Alors, toi qui es notre avocate,
tourne vers nous tes yeux pleins de miséricorde.
Et après cet exil, montre-nous
Jésus, le fruit béni de ton sein,
Ô clémente, bienveillante et douce Vierge Marie.

Dadme albricias hijos d’Eva !

Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un choeur anonyme qui fait partie d’un livre intitulé Cancionero del Duque de Calabria ou Cancionero de Venecia. Publié à Venise en 1556, il s’agit d’une collection de 70 oeuvres incluant essentiellement des villancicos espagnols de la Renaissance (écrits pour 2, 3, 4 ou 5 voix) dont la plupart sont anonymes. Dans la mesure où l’unique exemplaire de cette édition fut retrouvé en 1907 à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, il porte désormais le nom de Cancionero de Uppsala.

Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un villancios à 4 voix festif célébrant la nativité et porte le n°43 du recueil.

Villancico se traduit généralement par « chant de Noël », mais il serait plus exact de parler d’une composition poétique de caractère populaire. Au XVIème siècle, les Maîtres de chapelle sont chargés d’en écrire pour approcher le peuple des mystères de la foi catholique.

Les caractéristiques du « villancico » évoluent à travers les siècles. On part en général d’un refrain de 3 vers, une strophe de 4 vers, un ou 2 vers de liaison et on répète les derniers vers du refrain.

Partition

Dadme albricias, hijos d’Eva !
– ¿Di de qué dartelas han ?
Que es nascido el nuevo Adan.
– ¡Ohy de Dios y que nueva !Dadmelas y haved placer
Pues esta noche es nascido,
El Mexias prometido,
Dios y hombre, de mujer.

Y su nascer no relieva
Del pecado y de su afan,
Pues nasçio el nuevo Adan.
¡Ohy de Dios, y que nueva !

Donnez-moi des étrennes, enfants d’Eve !
Pourquoi donc faudrait-il t’en donner ?
Car il est né le nouvel Adam
Oh, fils de Dieu, quelle nouvelle !Donnez-m’en et soyez heureux
Car cette nuit est né
Le Messie qui nous était promis
Dieu et homme né d’une femme

Sa naissance nous relève
du péché et de ses tourments
Car il est né le nouvel Adam
Oh, fils de Dieu, quelle nouvelle !

Fauré – Cantique de Jean Racine

Le Cantique de Jean Racine est une œuvre pour chœur mixte à 4 voix et orgue (il existe deux orchestrations datées de 1875 et de 1901). Cette oeuvre est une vraie réussite pour un jeune compositeur âgé de seulement 19 ans. Encore élève à l’Ecole de musique religieuse Niedermeyer, la composition de ce Cantique lui a valu un premier prix de composition qui couronna ses 10 années d’études.

On trouve une grande sincérité dans cette partition de jeunesse qui est sa première œuvre de musique religieuse, et qui ne fut précédée que de quelques romances et autres petites pièces pour piano. Les écrits de Fauré nous prouvent que ce sont bien les textes choisis, latins ou français, qui inspiraient en premier lieu sa musique religieuse. Ici, Fauré a parfaitement su capter l’atmosphère du poème de Jean Racine dans une ferveur toute contenue.

Partition

Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit, nous rompons le silence,
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux !

Répands sur nous le feu de Ta grâce puissante,
Que tout l’enfer fuie au son de Ta voix,
Dissipe le sommeil d’une âme languissante,
Qui la conduit à l’oubli de Tes lois !

Ô Christ sois favorable à ce peuple fidèle
Pour Te bénir maintenant rassemblé,
Reçois les chants qu’il offre, à Ta gloire immortelle,
Et de Tes dons qu’il retourne comblé !

Dowland – Come again

La version originale du poème comporte six strophes, mais elles ne sont généralement pas toutes chantées.

Partition

1. Come again,
sweet love doth now invite.
Thy graces that refrain,
to do me due delight.
To see, to hear, to touch, to kiss, to die,
with thee again in sweetest sympathy.

2. Come again,
that I may cease to mourn.
Through thy unkind disdain,
for now left and forlorn.
I sit, I sigh, I weep, I faint, I die,
in deadly pain and endless misery.

3. All the day,
the sun that lends me shine,
By frowns do cause me pine,
and feeds me with delay.
Her smiles, my springs, that makes, my joys, to grow,
her frowns the winters of my woe.

4. All the night,
my sleeps are full of dreams,
My eyes are full of streams,
my heart takes no delight.
To see, the fruits, and joys, that some, do find,
and mark the storms are me assigned.

5. Out alas,
my faith is ever true.
Yet will she never rue,
nor yield me any grace.
Her eyes, of fire, her heart, of flint, is made,
whom tears nor truth may once invade.

6. Gentle love,
draw forth thy wounding dart.
Thou canst not pierce her heart,
for I that to approve.
By sighs, and tears, more hot, than are, thy shafts,
did tempt while she for triumph laughs.

1 .Reviens
L’amour exquis invite
Les faveurs que tu me refuses
À satisfaire le plaisir qui m’est dû
À te contempler, t e toucher, t’embrasser, et mourir
Avec toi dans la plus douce des harmonies.

2. Reviens
Que je puisse cesser de porter le deuil
Par ton cruel dédain
Car à présent abandonné et malheureux
Je reste assis à soupirer, à pleurer, je défaille et je meurs
Dans de terribles souffrances et dans une détresse infinie.

3. Le jour,
Le soleil qui me prête sa lumière
Lorsqu’il s’assombrit me fait languir
Et ne me nourrit que d’espérance
Ses sourires sont les sources qui abreuvent mes joies
Ses soucis les hivers de mon chagrin.

4. Toute la nuit,
Mon sommeil est peuplé de rêves
Mes yeux sont baignés par le flot de mes larmes
Mon cœur ne se réjouit plus
De contempler es fruits et les plaisirs dont certains se délectent
Et porte les stigmates des tempêtes qui l’agitent

5. Hélas
Ma foi est inébranlable
Et pourtant, elle ne se repentira jamais
Ni ne me cédera aucune de ses faveurs
Ses yeux sont de feu, son cœur de pierre
Et ni les larmes, ni la vérité ne sauraient l’atteindre

6. Délicieux amour
Décoche ta flèche qui meurtrit
Tu ne pourras percer son cœur
Car je puis te le prouver
Par des soupirs et des larmes plus chaudes que tes dards
J’ai essayé, mais elle a ri de son triomphe.

Fauré – Le Ruisseau Op.22

Partition

Au bord du clair ruisseau croît la fleur solitaire,
Dont la corolle brille au milieu des roseaux ;
Pensive, elle s’incline et son ombre légère
Se berce mollement sur la moire des eaux.

Ô fleur, ô doux parfum, lui dit le flot qui passe,
A mes tendres accents ta tristesse répond !
A mon suave élan vient marier ta grâce.
Laisse-moi t’entraîner vers l’océan profond !

Mais il l’entoure en vain de sa douce caresse,
Cette flottante image aux incertains contours,
Se dérobe au baiser humide qui l’oppresse,
Et le flot éploré tristement suit son cours !

Poème anonyme

Fauré – Benedictus

Ce mouvement (de 1880 environ) est une oeuvre rare de Fauré qui n’a été retrouvé que très récemment dans les archives de l’église de la Madeleine à Paris, où Fauré a longtemps travaillé comme Maître de Chapelle. Il y avait notamment la charge de composer de la musique pour les différents offices.

Le Benedictus, qui fait partie du Sanctus de l’ordinaire de la messe latine a peut être appartenu à une messe entière qui aurait alors été perdue.

Partition

Benedictus qui venit
in nomine Domini.
Hosanna in excelsis.
Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur
Hosanna au plus haut des cieux !

Charles Trenet – Le soleil et la lune

Les paroles et la musique de cette chanson ont été écrites par Charles Trenet en 1939. Nous interprétons cette chanson dans un arrangement “jazzy” pour choeur a cappella .

Partition

1/ Sur le toit de l’hôtel où je vis avec toi
Quand j’attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s’ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà…

Refrain :
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Papa dit qu’il a vu ça lui…

2/ Des savants avertis par la pluie et le vent
Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C’est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en choeur

(Refrain)

3/ Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s’enfuit à l’appel de bien des rendez-vous
Il s’efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu’il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s’en va n’importe où
Cherchez-le il est un peu partout…

(Refrain)

Gounod – Ave verum

Ave Verum, Motet au grand sacrement à 5 voix composé en mai 1868 et dédié à “A sa grandeur Monseigneur de Ségur”

Partition

Ave verum corpus,
natum de Maria Virgine,
Vere passum, immolatum
in cruce pro homine,
Cujus latus perforatum
Fluxit unda et sanguine ;
Esto nobis praegustatum,
Mortis in examine.
O Jesu dulcis,
O Jesu pie
O jJesu Fili Mariae.
Tu nobis miserere.
Amen.
Salut Vrai corps
Né de la Vierge Marie
Ayant vraiment souffert et qui fut immolé
Sur la croix pour l’homme
Toi dont le côté transpercé
Laissa couler l’eau et le sang
Sois pour nous un réconfort
Dans l’heure de la mort.
O doux Jésus, O bon Jésus
O Jésus fils de Marie
Aie pitié de moi.
Amen

Berlioz – Prière du matin

Ce poème d’Alphonse de Lamartine (1790 1869) est extrait des “Harmonies poétiques et religieuses” écrites entre 1825 et 1830. C’est le cinquième poème du recueil.

Berlioz, pour composer sa partition, a extrait huit quatrains des dix-huit que comporte “l’Hymne de l’enfant à son réveil”. Sa partition, composée avant novembre 1846, a été originellement publiée sous le titre “La prière des enfants, Nocturne à 2 voix”.

Ce chœur est le n°4 du cycle “Feuillets d’album Op.19”. Il porte désormais le n° H112 et se trouve dans le volume 14 de la New Berlioz Édition.

Voici le texte intégral du poème de Lamartine. Nous avons mis en gras le texte retenu par Berlioz.

Ô père qu’adore mon père !
Toi qu’on n’adore qu’à genoux !
Toi, dont le nom terrible et doux
Fait courber le front de ma mère !

On dit que ce brillant soleil
N’est qu’un jouet de ta puissance ;
Que sous tes pieds il se balance
Comme une lampe de vermeil.

On dit que c’est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
Et qui donne aux petits enfants
Une âme aussi pour te connaître !

On dit que c’est toi qui produis
Les fleurs dont le jardin se pare,
Et que, sans toi, toujours avare,
Le verger n’aurait point de fruits.

Aux dons que ta bonté mesure
Tout l’univers est convié ;
Nul insecte n’est oublié
À ce festin de la nature.

L’agneau broute le serpolet,
La chèvre s’attache au cytise,
La mouche au bord du vase puise
Les blanches gouttes de mon lait !

L’alouette a la graine amère
Que laisse envoler le glaneur,
Le passereau suit le vanneur,
Et l’enfant s’attache à sa mère.

Et, pour obtenir chaque don,
Que chaque jour tu fais éclore,
À midi, le soir, à l’aurore,
Que faut-il ? prononcer ton nom !

Ô Dieu ! ma bouche balbutie
Ce nom des anges redouté.
Un enfant même est écouté
Dans le chœur qui te glorifié !

On dit qu’il aime à recevoir
Les vœux présentés par l’enfance,
À cause de cette innocence
Que nous avons sans le savoir.

On dit que leurs humbles louanges
A son oreille montent mieux,
Que les anges peuplent les cieux,
Et que nous ressemblons aux anges !

Ah ! puisqu’il entend de si loin
Les vœux que notre bouche adresse,
Je veux lui demander sans cesse
Ce dont les autres ont besoin.

Mon Dieu, donne l’onde aux fontaines,
Donne la plume aux passereaux,
Et la laine aux petits agneaux,
Et l’ombre et la rosée aux plaines.

Donne au malade la santé,
Au mendiant le pain qu’il pleure,
À l’orphelin une demeure,
Au prisonnier la liberté.

Donne une famille nombreuse
Au père qui craint le Seigneur,
Donne à moi sagesse et bonheur,
Pour que ma mère soit heureuse !

Que je sois bon, quoique petit.,
Comme cet enfant dans le temple,
Que chaque matin je contemple,
Souriant au pied de mon lit.

Mets dans mon âme la justice,
Sur mes lèvres la vérité,
Qu’avec crainte et docilité
Ta parole en mon cœur mûrisse !

Et que ma voix s’élève à toi
Comme cette douce fumée
Que balance l’urne embaumée
Dans la main d’enfants comme moi !

Enregistrement suggéré :

Berlioz “La mort d’Ophélie” Œuvres pour chœur par le Chœur de chambre de l’opéra de Lyon dir. Bernard Tétu

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