| Salve Regina, mater misericordiae, Vita, dulcedo, et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exsules filii Evae. Ad te suspiramus, gementes et flentes In hac lacrimarum valle. Eia ergo advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende. O Clemens ! O Pia ! O dulcis Virgo Maria. |
Salut, Reine, mère de miséricorde ; notre vie, notre douceur et notre espérance, salut. Vers toi nous crions, nous les enfants d’Ève exilés. Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Alors, toi qui es notre avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de miséricorde. Et après cet exil, montre-nous Jésus, le fruit béni de ton sein, Ô clémente, bienveillante et douce Vierge Marie. |
Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un choeur anonyme qui fait partie d’un livre intitulé Cancionero del Duque de Calabria ou Cancionero de Venecia. Publié à Venise en 1556, il s’agit d’une collection de 70 oeuvres incluant essentiellement des villancicos espagnols de la Renaissance (écrits pour 2, 3, 4 ou 5 voix) dont la plupart sont anonymes. Dans la mesure où l’unique exemplaire de cette édition fut retrouvé en 1907 à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, il porte désormais le nom de Cancionero de Uppsala.
Dadme albricias hijos d’ Eva ! est un villancios à 4 voix festif célébrant la nativité et porte le n°43 du recueil.
Villancico se traduit généralement par « chant de Noël », mais il serait plus exact de parler d’une composition poétique de caractère populaire. Au XVIème siècle, les Maîtres de chapelle sont chargés d’en écrire pour approcher le peuple des mystères de la foi catholique.
Les caractéristiques du « villancico » évoluent à travers les siècles. On part en général d’un refrain de 3 vers, une strophe de 4 vers, un ou 2 vers de liaison et on répète les derniers vers du refrain.
| Dadme albricias, hijos d’Eva ! – ¿Di de qué dartelas han ? Que es nascido el nuevo Adan. – ¡Ohy de Dios y que nueva !Dadmelas y haved placer Pues esta noche es nascido, El Mexias prometido, Dios y hombre, de mujer. Y su nascer no relieva |
Donnez-moi des étrennes, enfants d’Eve ! Pourquoi donc faudrait-il t’en donner ? Car il est né le nouvel Adam Oh, fils de Dieu, quelle nouvelle !Donnez-m’en et soyez heureux Car cette nuit est né Le Messie qui nous était promis Dieu et homme né d’une femme Sa naissance nous relève |
Le Cantique de Jean Racine est une œuvre pour chœur mixte à 4 voix et orgue (il existe deux orchestrations datées de 1875 et de 1901). Cette oeuvre est une vraie réussite pour un jeune compositeur âgé de seulement 19 ans. Encore élève à l’Ecole de musique religieuse Niedermeyer, la composition de ce Cantique lui a valu un premier prix de composition qui couronna ses 10 années d’études.
On trouve une grande sincérité dans cette partition de jeunesse qui est sa première œuvre de musique religieuse, et qui ne fut précédée que de quelques romances et autres petites pièces pour piano. Les écrits de Fauré nous prouvent que ce sont bien les textes choisis, latins ou français, qui inspiraient en premier lieu sa musique religieuse. Ici, Fauré a parfaitement su capter l’atmosphère du poème de Jean Racine dans une ferveur toute contenue.
Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit, nous rompons le silence,
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux !
Répands sur nous le feu de Ta grâce puissante,
Que tout l’enfer fuie au son de Ta voix,
Dissipe le sommeil d’une âme languissante,
Qui la conduit à l’oubli de Tes lois !
Ô Christ sois favorable à ce peuple fidèle
Pour Te bénir maintenant rassemblé,
Reçois les chants qu’il offre, à Ta gloire immortelle,
Et de Tes dons qu’il retourne comblé !
La version originale du poème comporte six strophes, mais elles ne sont généralement pas toutes chantées.
| 1. Come again, sweet love doth now invite. Thy graces that refrain, to do me due delight. To see, to hear, to touch, to kiss, to die, with thee again in sweetest sympathy. 2. Come again, 3. All the day, 4. All the night, 5. Out alas, 6. Gentle love, |
1 .Reviens L’amour exquis invite Les faveurs que tu me refuses À satisfaire le plaisir qui m’est dû À te contempler, t e toucher, t’embrasser, et mourir Avec toi dans la plus douce des harmonies. 2. Reviens 3. Le jour, 4. Toute la nuit, 5. Hélas 6. Délicieux amour |
Au bord du clair ruisseau croît la fleur solitaire,
Dont la corolle brille au milieu des roseaux ;
Pensive, elle s’incline et son ombre légère
Se berce mollement sur la moire des eaux.
Ô fleur, ô doux parfum, lui dit le flot qui passe,
A mes tendres accents ta tristesse répond !
A mon suave élan vient marier ta grâce.
Laisse-moi t’entraîner vers l’océan profond !
Mais il l’entoure en vain de sa douce caresse,
Cette flottante image aux incertains contours,
Se dérobe au baiser humide qui l’oppresse,
Et le flot éploré tristement suit son cours !
Poème anonyme
Ce mouvement (de 1880 environ) est une oeuvre rare de Fauré qui n’a été retrouvé que très récemment dans les archives de l’église de la Madeleine à Paris, où Fauré a longtemps travaillé comme Maître de Chapelle. Il y avait notamment la charge de composer de la musique pour les différents offices.
Le Benedictus, qui fait partie du Sanctus de l’ordinaire de la messe latine a peut être appartenu à une messe entière qui aurait alors été perdue.
| Benedictus qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis. |
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur Hosanna au plus haut des cieux ! |
Les paroles et la musique de cette chanson ont été écrites par Charles Trenet en 1939. Nous interprétons cette chanson dans un arrangement « jazzy » pour choeur a cappella .
1/ Sur le toit de l’hôtel où je vis avec toi
Quand j’attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s’ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà…
Refrain :
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend
Papa dit qu’il a vu ça lui…
2/ Des savants avertis par la pluie et le vent
Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C’est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en choeur
(Refrain)
3/ Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s’enfuit à l’appel de bien des rendez-vous
Il s’efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu’il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s’en va n’importe où
Cherchez-le il est un peu partout…
(Refrain)
Ave Verum, Motet au grand sacrement à 5 voix composé en mai 1868 et dédié à « A sa grandeur Monseigneur de Ségur »
| Ave verum corpus, natum de Maria Virgine, Vere passum, immolatum in cruce pro homine, Cujus latus perforatum Fluxit unda et sanguine ; Esto nobis praegustatum, Mortis in examine. O Jesu dulcis, O Jesu pie O jJesu Fili Mariae. Tu nobis miserere. Amen. |
Salut Vrai corps Né de la Vierge Marie Ayant vraiment souffert et qui fut immolé Sur la croix pour l’homme Toi dont le côté transpercé Laissa couler l’eau et le sang Sois pour nous un réconfort Dans l’heure de la mort. O doux Jésus, O bon Jésus O Jésus fils de Marie Aie pitié de moi. Amen |
Ce poème d’Alphonse de Lamartine (1790 1869) est extrait des « Harmonies poétiques et religieuses » écrites entre 1825 et 1830. C’est le cinquième poème du recueil.
Berlioz, pour composer sa partition, a extrait huit quatrains des dix-huit que comporte « l’Hymne de l’enfant à son réveil ». Sa partition, composée avant novembre 1846, a été originellement publiée sous le titre « La prière des enfants, Nocturne à 2 voix ».
Ce chœur est le n°4 du cycle « Feuillets d’album Op.19 ». Il porte désormais le n° H112 et se trouve dans le volume 14 de la New Berlioz Édition.
Voici le texte intégral du poème de Lamartine. Nous avons mis en gras le texte retenu par Berlioz.
Ô père qu’adore mon père !
Toi qu’on n’adore qu’à genoux !
Toi, dont le nom terrible et doux
Fait courber le front de ma mère !
On dit que ce brillant soleil
N’est qu’un jouet de ta puissance ;
Que sous tes pieds il se balance
Comme une lampe de vermeil.
On dit que c’est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
Et qui donne aux petits enfants
Une âme aussi pour te connaître !
On dit que c’est toi qui produis
Les fleurs dont le jardin se pare,
Et que, sans toi, toujours avare,
Le verger n’aurait point de fruits.
Aux dons que ta bonté mesure
Tout l’univers est convié ;
Nul insecte n’est oublié
À ce festin de la nature.
L’agneau broute le serpolet,
La chèvre s’attache au cytise,
La mouche au bord du vase puise
Les blanches gouttes de mon lait !
L’alouette a la graine amère
Que laisse envoler le glaneur,
Le passereau suit le vanneur,
Et l’enfant s’attache à sa mère.
Et, pour obtenir chaque don,
Que chaque jour tu fais éclore,
À midi, le soir, à l’aurore,
Que faut-il ? prononcer ton nom !
Ô Dieu ! ma bouche balbutie
Ce nom des anges redouté.
Un enfant même est écouté
Dans le chœur qui te glorifié !
On dit qu’il aime à recevoir
Les vœux présentés par l’enfance,
À cause de cette innocence
Que nous avons sans le savoir.
On dit que leurs humbles louanges
A son oreille montent mieux,
Que les anges peuplent les cieux,
Et que nous ressemblons aux anges !
Ah ! puisqu’il entend de si loin
Les vœux que notre bouche adresse,
Je veux lui demander sans cesse
Ce dont les autres ont besoin.
Mon Dieu, donne l’onde aux fontaines,
Donne la plume aux passereaux,
Et la laine aux petits agneaux,
Et l’ombre et la rosée aux plaines.
Donne au malade la santé,
Au mendiant le pain qu’il pleure,
À l’orphelin une demeure,
Au prisonnier la liberté.
Donne une famille nombreuse
Au père qui craint le Seigneur,
Donne à moi sagesse et bonheur,
Pour que ma mère soit heureuse !
Que je sois bon, quoique petit.,
Comme cet enfant dans le temple,
Que chaque matin je contemple,
Souriant au pied de mon lit.
Mets dans mon âme la justice,
Sur mes lèvres la vérité,
Qu’avec crainte et docilité
Ta parole en mon cœur mûrisse !
Et que ma voix s’élève à toi
Comme cette douce fumée
Que balance l’urne embaumée
Dans la main d’enfants comme moi !
Enregistrement suggéré :
Berlioz « La mort d’Ophélie » Œuvres pour chœur par le Chœur de chambre de l’opéra de Lyon dir. Bernard Tétu
Pour Luther, « Dieu annonce l’Évangile aussi par la musique », l’Évangile c’est-à-dire la Parole incarnée en Jésus-Christ. Luther veut mettre le Christ au centre du culte, c’est pourquoi il fait composer de nouveaux chants prêchant l’incarnation, la croix et la résurrection. Ce sont les chorals luthériens. Les textes sont répartis en strophes. Ils sont chantés d’abord à l’unisson, puis à quatre voix. Dans l’Église luthérienne, ni les orgues, ni les instruments de musique, ni les chœurs professionnels n’ont disparu. Ceci a permis une très riche production musicale religieuse aux XVIIe et XVIIIe siècles (Schütz, Bach, etc…). Il y aura 5 000 chorals au temps de Jean-Sébastien Bach. En reprenant des chorals dans ses Passions, Bach n’a pas inventé les mélodies, il les a harmonisées.
| Seid froh dieweil, Dass euer Heil Ist hie ein Gott und auch ein Mensch geboren, Der, welcher ist Der Herr und Christ In Davids Stadt, von vielen auserkoren. |
Soyez joyeux maintenant, De ce que notre salut Est né ici, Dieu et homme, Celui qui est Le Seigneur et le Christ En la ville de David, élu par un grand nombre. |